L’artemisinine : à quoi ça sert ?
Il est vrai que l’artémisinine et l’ Artemisia annua qui la contient est plutôt connue pour soulager les fièvres dues aux crises de paludisme qui touchent 200 millions de personnes par an dans le monde et en tue plus de 500.000, principalement des enfants africains.
C’est une plante médicinale connue depuis l’Antiquité et qui fait partie de la pharmacopée de la Médecine Traditionnelle Chinoise.
Médecine traditionnelle – des textes anciens aux nouveaux médicaments
L’intérêt thérapeutique de l’artémisinine pour le traitement du paludisme à Plasmodium falciparum a été mis en évidence en 1972 par le Professeur Tu Youyou, membre de l’Académie chinoise des sciences médicales à Beijing, dont les recherches portaient sur des textes traitant de médecine traditionnelle et sur les remèdes populaires. L’artémisinine est l’une des rares substances dérivées de médicaments traditionnels à sortir des textes anciens pour être utilisées par la médecine contemporaine basée sur la science et c’est certainement, à ce jour, le seul exemple de médicament qui pourrait être qualifié de «perle rare». À cet égard, la médecine traditionnelle chinoise est différente des autres formes de médecine. Le paludisme est dû à des parasites du genre Plasmodium transmis à l’homme par des piqûres de moustiques Anopheles femelles infectés, appelés «vecteurs du paludisme». Il existe 5 types espèces de parasite responsables du paludisme chez l’homme, dont les plus dangereux sont le Plasmodium falciparum et P. vivax.
– Le Plasmodium falciparum est le parasite du paludisme le plus répandu sur le continent africain. Il est responsable de la plupart des cas mortels dans le monde.
– Le Plasmodium vivax est le parasite prédominant hors d’Afrique.
Symptômes
Le paludisme est une affection fébrile aiguë. Chez un sujet non immunisé, les symptômes apparaissent généralement au bout de 10 à 15 jours après la piqûre de moustique infectante. Les premiers symptômes – fièvre, maux de tête et des frissons – peuvent être modérés et difficiles à attribuer au paludisme. S’il n’est pas traité dans les 24 heures, le paludisme à Plasmodium falciparum peut évoluer vers une affection sévère souvent mortelle. Les enfants fortement atteints développent fréquemment un ou plusieurs des symptômes suivants: anémie sévère, détresse respiratoire consécutive à une acidose métabolique ou paludisme cérébral. Chez l’adulte, on observe aussi fréquemment une atteinte multi-organique. Dans les zones d’endémie, les personnes peuvent parfois être partiellement immunisées, et il peut y avoir des infections asymptomatiques.
Diagnostic et traitement
Le diagnostic et le traitement précoces du paludisme réduisent l’intensité de la maladie et permettent d’éviter le décès. Ils contribuent aussi à réduire la transmission du paludisme. Le meilleur traitement disponible, en particulier pour le paludisme à P. falciparum, est une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (CTA).
L’artémisine est une molécule qu’on extrait à partir d’une herbe médicinale, Artemisia annua, connue et utilisée pour soigner les fortes fièvres, et le paludisme en particulier. Les Chinois connaissent les vertus d’Artemisia annua, ou armoise amère, depuis plus de 2 000 ans. Les armoises sont des plantes souvent aromatiques.
Aujourd’hui encore, 1 200 personnes vont mourir du paludisme sans que cela ne suscite la moindre ligne dans nos journaux. Cette maladie transmise par le moustique est un véritable fléau, elle fait des ravages, mais tue loin de chez nous, dans l’indifférence quasi générale. Heureusement, ici et là, des hommes et des femmes travaillent chaque jour à son éradication.
Cette hécatombe s’explique essentiellement par deux raisons :
La majeure partie des populations concernées n’a pas accès aux médicaments (trop couteux).
Le parasite responsable de la maladie (le plasmodium falciparum) résiste de plus en plus aux traitements de synthèse (chloroquine- sulfadoxine- pyriméthamine – l’amodiaquine et artémisinine).
Des étudiantes françaises d’Agro ParisTech, qui, plutôt que de parier sur des médicaments couteux et inaccessibles, misent tout sur une alternative naturelle : une plante nommée Artemisia annua.
L’artemisia annua pourrait traiter le paludisme en sept jours seulement. Quand un remède naturel et peu couteux est plus efficace qu’un médicament de synthèse hors de prix, il n’y a pas à hésiter longtemps.
Consommées en tisane, en poudre ou en gélules, ses feuilles et ses tiges sont capables de soigner nombre de maladies: les fièvres par exemple, de repousser les moustiques et même, selon l’Institut de recherche et de développement (IRD), de prévenir et de guérir le paludisme…
Source Alaad
L’artémisine est active contre les souches multirésistantes de plasmodium, agent du paludisme. Cette molécule se débarrasse de la maladie en interagissant avec les ions métalliques, qui se trouvent en grande quantité dans ces protozoaires. (Les protozoaires, du grec protos = premier; zoôn = animal, sont des organismes unicellulaires).
En 2001, l’OMS a recommandé l’utilisation des associations médicamenteuses incluant des dérivés de l’artémisinine pour lutter contre le paludisme. L’artémisinine a suscité de grands espoirs car cette molécule est très différente des traitements précédents. Des résistances aux molécules dérivées de l’artémisinine sont cependant apparues chez le parasite Plasmodium falciparum responsable du paludisme.
Artemisia annua est une plante aromatique qui a été utilisée par la médecine chinoise en tant que puissant remède du paludisme, maladie qui, en dépit des statistiques officielles, reste la plus ravageuse de la planète. L’artémisine est le principe actif de cette plante. On vient de se rendre compte de sa stupéfiante efficacité contre le cancer du poumon et du sein, à condition d’y ajouter du fer.
Concernant le paludisme, les bio-ingénieurs Henry Lai et Narendra Singh, de l’Université de Washington, ont été les premiers scientifiques à expliquer que le parasite du paludisme ne peut pas survivre en présence d’artémisine, étant donné qu’il est très riche en fer.
Source : Healthy Food House
En raison de sa grande efficacité immédiate, l’artémisine pourrait être une solution pour résoudre la tragédie que représente le paludisme chez l’enfant dans les régions endémiques. La préparation des feuilles d’Artemisia annua sous forme de tisane est utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise depuis des siècles. L’artémisine en a été extraite en 1975. Elle a été considérée comme le principal agent antipaludéen et elle a été proposée pour le traitement de toutes les formes de paludisme chez l’homme, et notamment le paludisme du au plasmodium falciparum multi-résistant.
Le potentiel antipaludéen de l’Artemisia annua n’est pas uniquement dû à l’artémisine, et plusieurs travaux ont montré que de nombreuses autres molécules contenues dans la plante, essentiellement des flavonoïdes, ont également une action antipaludéenne propre ou synergique de l’artémisine. Le rôle des flavonoïdes présents dans les feuilles et les tiges d’Artemisia annua valorise beaucoup l’utilisation non de la molécule d’artémisine, mais de la plante entière pour traiter l’accès palustre.
L’artémisine a un rôle anti-inflammatoire et antipyrétique ; elle est active non seulement sur le Plasmodium Falciparum, mais également sur de nombreuses bactéries et virus.
L’efficacité de L’Artemisia Annua
On sait qu’actuellement la production d’artémisine est insuffisante pour répondre à la demande mondiale et que par ailleurs le coût en est prohibitif pour la plupart des zones endémiques.
On sait également que les traitements par Artémisia Annua sont efficaces à près de 100%, que ce soit en tisane ou en poudre, et qu’ils réalisent une polythérapie très supérieure au traitement par la seule molécule d’artémisine.
L’Artémisia annua présente l’avantage d’être très peu onéreuse et économiquement acceptable pour le traitement du paludisme, même pour les populations les plus défavorisées.
Cultiver cette plante à Madagascar, zone impaludée, est un joli défi.
Commercialisé en France sous le nom de Riamet ®, Coartem ® est un médicament indiqué dans le traitement et la prévention du paludisme (malaria), commercialisé sous forme de comprimé jaune et circulaire par le laboratoire Novartis.
Bonne nouvelle pour les malades de paludisme et pour les acteurs du secteur de la santé. Le traitement antipaludique de Novartis Coartem 80/480 mg a reçu en début juillet la pré qualification de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce qui en fait la première et unique thérapie combinée à base d’artémisinine (ACT) antipaludique très concentrée (80/480 mg) disponible dans le secteur public.